Orage...

Combien de temps est elle restée assise sur la rambarde de la terrasse? Elle ne saurait le dire. Elle est tellement perdue dans ses pensées qu'elle n'a même pas prêté la moindre once d'attention à ceux et celles qui sont venus la chercher pour le repas ou pour l'extinction des feux. A vrai dire, elle s'en fichait assez de manger ou d'aller dormir en même temps que les autres. Ce soir, elle a envie d'être seule, de ne pas subir les autres. Certes, elle sait qu'elle aurait pu aller s'enfermer dans la chambre d'Alex sans que l'on ose venir la déranger... mais elle a besoin de se sentir libre, dehors.

Les yeux à moitié clos, les jambes se balançant dans le vide sans que cela ne lui pose le moindre problème, Mélodie offre son visage à la nuit tombée, aux étoiles et à la lune qui l'illuminent. Peu à peu, elle se sent mieux, plus libérée. Elle n'aime pas vraiment la lumière ni tout ce qui est trop lumineux d'ailleurs... c'est un contre coup de ses pouvoirs, elle le sait et elle l'assume. Elle soupire doucement tandis que l'air se rafraîchit peu à peu et qu'elle laisse son pouvoir se manifester doucement. Dans la prénombre entretenue par les quelques lumières du jardin et des pièces encore illuminées, une colonne noire, semblant immatérielle, grimpe le long de la rambarde et part à l'assaut de ses mains. Peu à peu, elle se retrouve dans un cocon noir dont elle ne souhaite pas se dégager.

Elle ferme alors les yeux et se laisse transporter par des pensées, des images, des souvenirs. Le temps passe sans qu'elle ne bouge. A l'extérieur de son cocon, le ciel s'est couvert au fil des minutes. Lorsque le premier coup de tonnerre se fait entendre, Mélodie rouvre les yeux. Au même moment, son "cocon" se désagrègre. La pluie ne tarde pas à tomber et la jeune femme ne bronche pas.

Se retournant encore et encore dans son lit, Adam ne trouvait pas le sommeil.
C’était toujours pareil lorsqu’il était temps pour lui de prendre un peu de repos. Il avait toujours ce trop plein d’énergie qui retardait énormément le moment où il pourrait enfin s’endormir. Entre temps, il ne cessait de changer de position, trouvant toujours un petit détail désagréable et tellement banal sur lequel se concentrer.
Les bosses du matelas, l’oreiller trop plat à son goût, il faisait toujours trop chaud ou trop froid…Bref! Une fois qu’il avait trouver ce qui n’allait pas, il ne pensait qu’à cela jusqu’à ce qu’il tombe finalement de fatigue.
Ce n’est pourtant pas le dénouement que connu le jeune homme cette nuit là.

La chaleur avait semblait-il envahit la pièce et il avait eu beau jeter des couvertures sur le sol et ouvrir la fenêtre en grand, rien ne semblait y changer quelques chose. Et pour en rajouter a son petit malheur, Adam était pris d’une soudaine soif.
La fixation qu’il y avait fait avait certainement eu l’effet de mettre la situation pire qu’elle l’était en réalité, d’où cette soif saisissante. Il tenta tout de même de faire passer ce caprice et d’oublier la chaleur qui l’incommodait, mais tout cela en vain.
Adam dû se résoudre à quitter le lit, en prenant soin d’enfiler une vieille paire de pantoufles aux couleurs peu attrayantes, et se dégourdir les jambes dans les couloirs de l’institut. L’air semblait déjà plus frais qu’à l’intérieur de la chambre, de quoi se poser des questions sur les perceptions du jeune Jefferson.
Il marcha plusieurs minutes et en profita pour bifurquer dans la cuisine, histoire de combler cette soif tenace. Le mutant ne flânerait pas sans avoir bu un grand verre d’eau glacé! Aussitôt versé, aussitôt bu. Il s’en versa un second pour son retour vers le dortoir, mais il se rendit vite compte que le peu de sommeil qu’il avait gagné avait totalement disparu. Cela n’avait peut-être pas été une si bonne idée de se lever tout compte fait…

Adam, son verre d’eau en main, faisait claquer l’échos de ses pas dans l’institut, jusqu’à ce qu’il sache se convaincre de retourner au point de départ. L’ambiance de l’institut était plutôt agréable dans tout ce silence, mais il n’y avait pas grand chose à y faire. Le jeune homme regarda, au passage, au travers la fenêtre donnant sur la terrasse. Ne s’attendant pas a y voir quelques choses en particulier, Adam se vit surpris d’y apercevoir quelques chose sans savoir vraiment pouvoir la distinguer.
Le tonnerre gronda alors, faisant légèrement sursauter le mutant qui regarda vers le ciel pour constater que la nuit serait mauvaise. Chose qui se concrétisa par la pluie qui se mit de la partie...
Son regard glissa a nouveau sur ce qui fut plus tôt cette masse d’ombre, mais c’est avec stupéfaction qu’il y discerna maintenant la jeune fille.

Sans vraiment hésiter, Adam se risqua à aller à l’extérieur, gardant une distance de quelques mètres entre lui et Mélodie. Le vent c’était levé et la pluie ajoutait à cette fraîcheur, un aspect un peu plus désagréable. Ce n’est pourtant pas cela qui empêcha Adam de sortir, même si il n’était pas habillé de façon approprié. Un T-shirt tout simple, des pantalon à carreaux, bleu et des pantoufles d’un brun foncé peu jolie…
Il s’adressa un peu inquiet de la température, à la jeune fille, sans craindre de la déranger.

« C’est peut-être pas une bonne idée de rester à l’extérieur pendant un orage… »

Doucement, la pluie tombait sur la jeune fille qui ne bougeait pas d'un pouce. A vrai dire, elle adorait sentir la pluie tomber sur sa peau malgré le risque de maladie encourrut. Une sorte de purification d'elle même qui avait refusé avec la dernière des énergies, le "vaccin" contre sa mutation. Elle était ainsi et n'avait jamais comprit pourquoi toute sa famille ou presque souhaitait qu'elle se renie. Elle soupira doucement, formant ainsi un léger nuage qui s'effaça dans l'air devenu froid de cette nuit d'orage.

Un courant d'air la fit frissonner. Au même moment, une voix derrière elle troubla sa quiétude. Elle se redressa avant de se tourner afin de pouvoir observer celui ou celle qui intervenait ainsi. Apparemment c'était un "il". Elle le scruta attentivement, sans animosité. Elle nota sa tenue sans s'attarder sur ses pantoufles qui avaient vécues. Elle écarta une mèche qui commençait à goutter et répondit.

-Et bien... Si l'on prend en compte les éclairs et le rhume de demain matin, ce n'est pas très prudent en effet...

Comme pour appuyer ses paroles, un éclair tomba à une centaine de mètres d'eux. La jeune fille ne sursauta pas, habituée à ce genre d'évènement célestes. Elle ajouta.

-L'orage vous a réveillé? Vous voulez peut être que l'on entre afin de pouvoir discuter...

[hj: je suis honteuse, autant de temps pour ça... Mais dans l'état des choses en ce moment pour moi, je peux pas faire plus long désolée, je tente de faire mieux la prochaine fois désolée[/hj]